• De retour...

     

    ... dans la jolie Polonie de vacances (j'ai presque une semaine de congés forcés devant moi ... ça faisait longtemps...et ça va faire du bien ...)

     

    Grâce à ce petit séjour en France, j'aurais pu tester la récente adhésion de la Pologne à l'espace Schengen... en fait, rien du tout: les seules frontières qui ont cessé d'exister sont les terrestres; les aériennes, elles, sont toujours en vigueur (jusqu'en mars) et je n'ai d'ailleurs jamais eu autant de problèmes que cette fois.

     

     

    Je vais laisser de côté l'heure de retard à l'aller (cause officielle: brouillard; cause officielle 2: l'avion prévu a eu un problème technique la veille et le remplaçant n'arrivera sur place qu'avec du retard), ce n'est pas grand chose comparé à la dizaine d'heures annoncée par un de mes élèves oiseau de mauvaise augure.

     

    Le retour est bien plus épique: en arrivant à l'aéroport de Lille, je constate d'abord que sur les deux guichets d'embarquement prévus par le tableau d'affichage, un seul est effectif, le deuxième me propose d'aller à Bordeaux. Peu de monde malgré tout, je me réjouis avant de remarquer que ça n'avance pas vite, qu'on ferait même du surplace, ce qui est d'autant plus insupportable que le jeune homme derrière moi a un fort accent québécois. Dix minutes passent, le même couple est toujours au guichet, imitant l'hôtesse au sol en scrutant l'horizon dans tous les sens (ce que fera bientôt la dizaine de personnes de la file par un effet de mimétisme inconscient) pour finalement profiter que je rerange quelque chose dans mon sac pour filer discrètement me privant à tout jamais d'explications sur ce blocage.

     

    Un deuxième guichet s'ouvre finalement, la file se divise, j'arrive au guichet, présente mon passeport avec un retentissant "bonjour" (c'est pas tous les jours que je peux parler français dans un aéroport, alors j'en profite). Et là, l'hôtesse me demande ma confirmation de réservation (celle que je devais imprimer, ce que je n'ai pas fait parce que mon imprimante était en panne d'encre le jour où j'ai réservé mes vols mais dont j'ai recopié le numéro dans un instant d'intuition et dans mon agenda que justement j'avais sur moi), je lui explique tout ça, elle me répond qu'elle a absolument besoin du papier car je ne suis pas sur la liste et que le numéro seul ne lui suffit pas. Moment de panique dans ma tête, par miracle je ne commence pas à pleurer et lui demande très calmement (enfin, pas tant que ça) "Alors je ne peux pas prendre mon avion?". Elle reste très zen (ça doit lui arriver tout le temps, ce genre de m...) et m'aiguille vers le comptoir de la compagnie où l'employée résout mon problème en quatre coups de cuillère à pot et un coup de fil. J'enregistre finalement mon sac: j'ai encore une demi-heure avant l'embarquement, une grosse heure avant le décollage.

     

    Pause presse: "Ohhh, des revues françaises à moins de quatre euros!" on en profite vite-vite... avalage du dernier croissant français pour les six prochains mois...

     

    Je me dirige finalement vers la porte d'embarquement, premier contrôle d'identité douanier (et dire que je connais personnellement Schengen, c'est un gars très sympa... non mais sérieusement, j'y ai fait le plein d'essence en août dernier), arrivée aux portiques de la mort. Première question: "pas de liquide, de gel?"; vite on repasse dans la tête tout le contenu de son sac en espérant ne pas y avoir rangé à la dernière minute et de façon machinale une bouteille d'eau... "Pas d'ordinateur portable?" Un disque dur, ça compte ? oui, ça compte. Alors on casse toute son organisation pour sortir la boîte en question, on enlève son manteau, on passe le portique, on remet le manteau, on reprend son passeport et son billet, hop in the pocket, on commence à reranger le disque dur dans le sac quand on entend une voix derrière soi "Par ici, mademoiselle, je peux voir votre sac?" Hein, qui moi? j'ai une tête de terroriste? (mais non j'ai une tête de polonaise, j'ai même quelques personnes qui peuvent en témoigner) Faut la facture pour le disque dur ? (j'ai pas, c'est un cadeau) Vous voulez fouiller mon sac ? celui avec plein de poches et plein de bordel dedans? vous êtes sûr? vous n'avez vraiment que ça à faire? Et bien oui... pendant dix minutes, il a méticuleusement fouillé toutes les poches de mon sac à dos et de mon sac à main, regardé dans le tube en carton pour transporter une affiche, pris un air déconcerté devant le thermomètre emballé dans trois couches de papier bulle (mais ne l'a pas ouvert), commenté le mousqueton du sac de mon appareil photo ("s'il était plus grand, je vous demanderais de l'enlever car ça pourrait être assimilé à un poing américain"), soupesé mon trousseau de clés, expliqué qu'il devait être méticuleux car ils étaient filmés... mais tout ça avec le sourire...

    et moi pendant ce temps, je me disais:" chouette quelque chose à raconter sur mon blog...".

     

     

    Et pour finir la série, la douanière de l'aéroport de Varsovie, mon passeport à la main, m'a demandé si j'étais française... Je dois pas avoir trop d'accent sur mon "bonjour" en polonais...

     


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